Le Guerrier de porcelaine

De Mathias MALZIEU, publié en 2022

Présenté par Sylvie Maïo

 

Mathias MALZIEU raconte des faits réels qui se sont passés pendant l’enfance de son père en 1944. Mainou vivait à Montpellier villa Yvette. Les volets sont bleus. Le vélo est bleu.

Germain MALZIEU surnommé «MAINOU», contraction de Germainou, autrement dit le petit Germain a 9 ans. Le 4 juin, au lendemain de la mort de sa maman, son père décide de confier son fils à la grand-mère maternelle qui vit en Lorraine. Comme la mère de Germain est morte en couche, il n’a plus de mère et pas non plus de petite sœur (l'enfant mort-né se serait appelé MIREILLE).

«Je ne peux pas m’occuper de toi pour l’instant », dit son papa.

« c’est long comment «pourlinstant»? répond l'enfant.

« C’est mon devoir de retourner combattre » affirme le père qui glisse dans la valise de son fils un coffret en bois qui appartenait à sa maman. Tout en lui confiant l'objet, l'adulte dit à son fils : «tu ne l'ouvres pas, tu le donneras à ta grand-mère».

 

Ils prennent le train à Montpellier direction Lons le Saunier. Germain est confié à la cousine Jeanne, qui va devoir le faire passer de la zone libre à la zone occupée. Ce sera dans une charrette, caché dans le foin qui gratte et fait tousser.

Sa grand-mère est une petite femme avec un chignon tellement serré que l’on se demande comment elle peut fermer les paupières. Sur ses joues plus ridées qu’une pomme reinette de l’été dernier, se dessinent des sortes de «hiéroglyphes».

Elle habite près de l’ancienne frontière allemande, à la «FROHMÜHLE». On peut traduire ce mot de la langue locale par petite ferme épicerie. Il y a 4 vaches, 2 bœufs «CHTOL & et MAÏ», 6 cochons et des poules.

Tante Louise est une «Hippodame» avec un index comme une saucisse, qui passe son temps à lire son missel, à parler de Jésus. L’oncle Emile est costaud comme un poteau télégraphique et il a le cheveu rare. C'est Emile va essayer de redonner le sourire à «Mainou» et l'aider à faire son deuil de sa mère et de sa sœur.

 

« C'est ton cadeau de bienvenue », lui dit sa grand-mère en lui offrant un gros œuf sale avec un ruban rose. Le voilà propriétaire d'un œuf de cigogne, il doit l'envelopper dans la couverture et le mettre quelques heures par jours près du poêle à bois.

Il est logé dans la chambre de sa maman quand elle était jeune fille. Il range ses affaires dans un placard.

Tout à coup, l’explosion d’une  bombe fait trembler la maison. Les sirènes, le bruit des avions, les vitres qui éclatent. Vite il faut descendre à la cave.

Souviens-toi Mainou : «  tu dois respecter le CODE, ne jamais parler français, ne jamais sortir seul».

 

Mainou va vivre entre la chambre et la cave.

Dans un cahier il va écrire à sa maman et lui raconter ce qui se passe chaque jour.

Cette histoire est écrite comme un enfant le ferait.  Cela rend le texte, malgré les circonstances plutôt dramatiques, à  la fois très amusant et agréable à lire.