Quelqu’un pour qui trembler
De Gilles Legardinier (publié en 2015)
(Livre présenté par Yvette Decker)
Thomas qui est docteur, vient de France. Il est arrivé huit ans plus tôt à Ambar au Cachemire pour une semaine, mais les gens, les paysages époustouflants et son travail l’on fait rester. Beaucoup de ses collègues, eux, sont repartis.
Il s’est lié d’amitié pour Kishan, le chef du village et de sa famille, un fort sentiment les unis.
Un soir Kishan, lui donne rendez vous au point d’observatoire où, pour la première fois il l’avait emmené pour lui présenter la situation à son arrivée.
L’endroit est magnifique, on aperçoit les contreforts de l’Hymalaya et en bas, tout le village qui vit.
Il y voit tous ces gens qu’il a eu l’occasion de soigner, parfois sauver, des sentiments extrêmes le traversent.
Un bruit le fait tressaillir, ici nombreux sont les chiens sauvages, une peur l’envahie, mais son ami Kishan arrive avec un grand sourire et lui reproche de ne pas avoir pris son bâton. (Thomas a été traumatisé dans sa jeunesse).
Depuis quelque temps Thomas vient souvent à l’observatoire, Kishan lui demande si il pense toujours à cette jeune fille qu’il a laissé en France.
Thomas lui répond qu’il se demande ce qui lui est arrivé quand il l’a quittée.
La fête du Raksha Bandhan arrive, la coutume veut que l’on s’échange des cadeaux, pour Thomas il donnera son couteau multifonction en échange d’une pièce, quand à Kishan le cadeau qu’il va lui offrir va faire basculer sa vie.
Kishan dont le cousin militaire a accès à Internet, revient du Srinagar où il ramène de source sûre la preuve de l’existence d’Emma, la fille de Thomas. Les deux hommes tombent dans les bras.
Thomas ne tarde pas à se mettre en route pour la France à la recherche de sa fille, pour cela il lui faut trouver un travail et de quoi se loger. Un collègue Franck connu en Angola, lui a trouvé un emploi de directeur dans une maison de retraite où il est logé.
Thomas est déconnecté à son arrivée à l’aéroport de Delhi par toute la modernité qui s’y trouve, le rythme, l’atmosphère qui y règne la fatigue.
Il arrive à destination. La maison de retraite est une ancienne crèche où subsistent des décorations enfantines, calée entre une ancienne usine abandonnée et un garage automobile, flanquée d’une casse, le tout dans un trou perdu avec jardin et petite rivière.
Pauline célibataire qui est l’infirmière de l’établissement, l’accueille et lui présente les résidents qui sont au nombre de cinq, on peut plus parler d’une pension de famille où cette dernière, elle aussi, est multifonction. En effet elle assume les soins, les repas, les courses, le ménage etc..
A peine installé, Thomas commence ses recherches, tout d’abord il trouve où habite Céline, la maman d’Emma, mais sans se manifester, puis il endosse la peau d’un détective privé pour retrouver Emma, la suivant partout pour découvrir qui est cette jeune fille, sa vie d’étudiante, ses sorties, son petit ami, ses engagements tout cela sans se faire connaître.
Pour approcher de plus près Emma, qui se destine à être infirmière, Pauline et les résidents participent activement à l’élaboration d’un plan pour le moins rocambolesque.
A la maison de retraite on trouve Francis, ancien militaire qui joue de la gâchette dans le jardin et se vante d’être un tireur d’élite.
Hélène qui est en parfaite santé mais qui s’attend au pire ou plutôt attend que sa fille et son gendre viennent la chercher une fois leur maison terminée, et qui n’hésite pas à se rationner pour apporter en cachette de la nourriture aux chats errants.
Jean Michel qui se goinfre de bonbons pour tomber malade et rejoindre sa femme diabétique qui se trouve dans un autre établissement.
Chantal très pétulante n’hésite pas à enlever son dentier pour montrer à Théo, le fils de Pauline, comment manger des bonbons sans dents.
Françoise qui a une ouïe excellente, et entend parfois une voix chantante venue du jardin est moquée par les autres résidents, sauf qu’un jour, Thomas, lui aussi entend ce chant.
Tous ces personnages, qui se croisent et s’entrecroisement animent agréablement cette maison de retraite.
Après maintes péripéties, Thomas va approcher Emma, mais ira-t-il jusqu’au bout, par peur de briser leur relation privilégiée ?
Roman attachant et charmant où se côtoie jeunesse et vieillesse, bel exemple. L’empathie y est présente grâce à Pauline et Thomas, les personnages ont un langage familier et parfois, enfantin. Les situations prêtent à rire, très bon moment passé, avec une ambiance pareille, mais exceptionnelle, on appréhende moins la vieillesse.
YVETTE DECKER